Société Mycologique d’Alès
Amanita boudieri Barla (1887)
(Amanite de Boudier)
Macroscopie
Le chapeau, convexe puis plan-convexe, mesure 5 à 8 cm de diam.
La cuticule blanche est couverte par le voile général blanc qui se résout en petites verrues
irrégulières, + ou – arrondies au centre du chapeau et en petites squames vers la marge.
Les lames sont blanches, ventrues, adnées à uncinées, peu serrées ; les lamelles et lamellules
sont présentes mais peu nombreuses.
Le stipe blanc, floconneux à pelucheux, mesure7 à 9 cm de longueur ; son diamètre est de 1,5 cm
sous le chapeau et de 2 à 2,5 cm en haut du bulbe napiforme que l’on voit à la base.
L’anneau blanc à jaune très pâle, fragile, attaché haut sur le stipe, n’est que peu visible sur les
spécimens adultes.
Les restes du voile général sont eux aussi, peu visibles à la base du stipe et sur le bulbe.
La chair blanche dans le chapeau et le stipe devient rapidement véreuse.
L’odeur est faible.
La saveur n’a pas été testée.
Microscopie
Les spores sont hyalines, longuement elliptiques, lisses, amyloïdes ; elles mesurent 10,0 (11,1 –
11,8) 12,9 x 5,2 (5,8 – 6,2) 6,8 µm avec un rapport L/l moyen = 1,8 – 2,0 (Indice de confiance = 95
%).
Il n’y a pas de boucles sur les hyphes (j’ai pensé voir de très rares boucles à la base des basides
mais des observations plus poussées ont montré qu’il s’agissait de minuscules basidioles en
formation qui, selon l’angle d’observation, pouvaient faire penser à des boucles).
Habitat
Le spécimen de cette récolte poussait dans une forêt, sous châtaigniers avec quelques pins
maritimes, sur un sol gneissique ayant un pH acide à très acide (4,5 à 4,9).
Mode de poussée
La récolte est constituée d’un seul individu qui poussait assez profondément enterré dans le sol,
près d’un châtaignier.
Récolte
Le 30 mai 2010, sur la commune de Lamelouze, au lieu-dit « Le Prajougadou» (Coord. Lamb. II
étendue = 730,985 ; 1912,260), altitude 680 m.
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Phylum
Basidiomycota
Classe
Agaricomycetes
Ordre
Agaricales
Famille
Amanitaceae
Exsiccatum : JC 2010.05.30.01
Observations :
Cette espèce fait partie de la série « Solitariae (Bas) Neville & Poumarat » séparée en 2 groupes : les espèces privées de boucles et les espèces ayant des boucles. A.
boudieri fait partie du premier groupe et chacun sait qu’il est très difficile de prétendre avoir observé un caractère négatif (on se trompe parfois – voir ci-dessus le commentaire
dans « Microscopie » - et ci-dessous, dans le changement de nom de A. boudieri en A. gracilior par Neville).
A la suite de Neville & Poumarat, on sait maintenant que cette espèce est bien caractérisée par son anneau fugace, peu de restes du voile général à la base du stipe et par
son écologie « la poussée printanière sur terrain acide » (2004 p. 464).
Kizlik & Rouvière ont signalé cette espèce (Amanita baccata Fr. Gill. = A. boudieri Barla) dans le Gard, près d’Uzès dans le « Catalogue écologique des champignons
supérieurs méditerranéens » en 1985 p. 28.
Forte & Neville, eux aussi, ont signalé cette espèce dans le Gard, dans le bulletin de la FAMM de 1990, n° 5 p. 22 sous le nom de Amanita baccata Fr. Gill. (= A. boudieri Barla)
sur la commune d’Anduze (Exsic. JF 89.11.01.105) mais Neville & Poumarat dans leur ouvrage « Amaniteae » de 2004 p. 491, ont renommé cette récolte A gracilior Bas 1969.
Fiche : établie le 20 janvier 2012 par Jean Chabrol.