Société Mycologique d’Alès
Amanita gracilior var. beilleioides Neville & Poumarat (1996)
(Amanite gracile à lames saumon)
(cliquer sur une photo pour l’agrandir)
Phylum
Basidiomycota
Classe
Agaricomycetes
Ordre
Agaricales
Famille
Amanitaceae
Les informations relatives à cette espèce, figurant dans ce document, proviennent
d’un tout jeune basidiome récolté en forêt littorale dans le secteur d’Aigues-Mortes
puis « élevé » en enceinte confinée humide pendant six jours jusqu’à sporulation.
Macroscopie
Le jeune basidiome a été récolté alors que le chapeau, pratiquement sphérique de
2,5 cm de diamètre, entièrement recouvert de verrues pyramidales, et que le stipe
bulbeux –radicant, muni lui aussi de verrues pyramidales sur le haut du bulbe,
mesurait 6 cm de long et 3,5 cm dans son plus grand diamètre. Toutes les parties
visibles étaient blanches à blanchâtres y compris la partie radicante du stipe dans le
sol.
Le basidiome a été placé en chambre confinée humide. Il s’est développé, posé
verticalement sur un flacon, la base du stipe au contact de papier absorbant
humidifié avec de l’eau de pluie, l’ensemble recouvert d’une cloche en plastique
transparent.
Le chapeau s’est ouvert, devenant convexe puis plan à la fin et a atteint un
diamètre de 6,5 cm. La cuticule est apparue blanche sous le voile général, les
verrues qui étaient contiguës, se sont espacées vers la marge indiquant un plus
grand allongement des tissus de ce côté-là. La plupart d’entre-elles a vu son
sommet brunir.
Le stipe s’est allongé, sans que le bulbe perde de son diamètre initial. Des
bourrelets circulaires de verrues pyramidales ont été entrainés sur le stipe à mesure
de son développement, sans pour autant que le bulbe en soit dépourvu. Il est
apparu plein à la fin lorsqu’il a été scindé en deux pour le séchage.
L’anneau blanc à blanchâtre, lisse en dessous, adhérant à la marge du chapeau,
s’en est décroché le 3 ème jour et est apparu membraneux mais fragile et strié sur
le dessus.
Les lames, assez serrées, se sont montrées brun rose pâle d’emblée puis elles ont
légèrement foncé.
Une fine sporée claire (blanche) a été récoltée le 6 ème jour.
La chair était blanche à blanchâtre dans le chapeau et le stipe.
L’odeur etait faible, un peu désagréable.
La saveur n’a pas été testée.
Microscopie
Les spores sont lisses, hyalines, elliptiques à courtement oblongues, amyloïdes.
Elles mesurent 9,5-11,6 x 6,0-7,1 µm avec un avec un rapport L/l = 1,5-1,8 (Les
mesures ont été faites sur 30 spores d’une sporée ; Indice de Confiance = 95 %).
Les basides sont tétrasporiques.
Les boucles sont nombreuses aux cloisons des hyphes.
Habitat :
Le spécimen poussait sur le sol, constitué de sables calcaires provenant d’anciens
cordons dunaires, dans un bois de pins parasols avec quelques chênes verts et
arbousiers.
Mode de poussée :
Notre récolte comprend un seul individu pourvu gros bulbe radicant profondément
enfoui dans le sable.
Récolte :
Le 10 novembre 2010 sur la commune d’Aigues-Mortes, au lieu dit « La Fangassières » (Coord. Lamb. II étendue = 748,255 ; 1843,590), altitude 1 m.
Exsiccatum : JC 2010.11.10.14
Observations :
Cette espèce totalement blanche sauf des lames brun-rose pâle, dont le chapeau et le bulbe sont entièrement couverts de verrues pyramidales au début, ne présente aucune
difficulté quant à sa détermination, après confirmation de la forme, des dimensions des spores, de leur amyloïdité et de la présence de boucles aux cloisons des hyphes.
Le fait que ce champignon ait été « élevé au laboratoire » n’a pas modifié, à mon sens, les caractères qu’il aurait eu, s’il s’était développé normalement dans la nature car
finalement, j’ai retrouvé tous les principaux caractères de l’espèce.
C’est la première fois que je récolte ce champignon que j’ai vu « vivant » une fois seulement.
A ma connaissance, cette espèce n’a jamais était signalé dans le département du Gard.
Neville & Poumarat dans « Amanitae » de 2004, p. 496, signale une récolte de la région de Montpellier (Hérault) transmise par P. Bertéa (Herbier Neville 94.10.03.01) sans qu’il
soit indiqué si cette espèce provenait de la garrigue montpelliéraine ou bien des sables de la plaine littorale qui sont distants d’une vingtaine de kilomètres du lieu de ma récolte.
Dans la région de Tornac et d’Anduze, nous récoltons assez régulièrement Amanita gracilior type, à lames blanches, jamais colorées de brun ou de rose, venant sous chênes
verts en terrain dolomitique.
Fiche : établie le 26 avril 2012 par Jean Chabrol.